Depuis la fin des années 1970, pour améliorer leurs moyens de subsistance,
un certain nombre de Sa‘îdî (habitants de Haute-Égypte) ont émigré pour travailler dans l’industrie pétrolière. Avec la transformation des modes de vie et le développement des moyens de divertissement (la télévision notamment), les arts traditionnels sa‘îdî tendent à disparaître. Ainsi, seuls quatre chanteurs pratiquent encore le chant de l’anîn dans les villages des fermiers entre Louxor et Assouan.
Les mélodies tristes de l’anîn semblent étranges par rapport aux formes connues de la tradition musicale égyptienne. Lorsque les chanteurs de l’anîn se rencontrent, ils chantent sans introduction ; leur chant semble être leur façon de se parler ; ils étirent les syllabes d’un vers simple à volonté, créant les composantes imbriquées de la mélodie. Ils composent deux à deux, suscitant ainsi un débat musical improvisé.
Ibrahim Abbas,
chercheur en arts populaires de la Haute-Égypte
Les quatre derniers interprètes d’Al anîn
villages du Kalah, Égypte
(tournage en novembre 2019)
À l’écoute des voix plaintives et douloureuses des chanteurs de l’anîn (littéralement « La plainte ») dans une maison de terre du sud de l’Égypte.
Réalisation : Fadi Yeni Turk
Coproduction Fondation Amar/Mucem, 2020
Durée : 13’