Originellement, l’appellation « khashshâba » désigne les personnes qui fabriquaient des bateaux en bois à Bassora, ville portuaire du sud de l’Irak et qui jouaient des percussions lors de leurs soirées musicales. Au fil du temps, les divers rythmes circulant vers cette ville portuaire sont devenus partie intégrante de son patrimoine et de sa notoriété. En intégrant aux rythmes des khashshâba des répertoires comme le maqâm ‘irâqî (mode musical irakien), une nouvelle forme musicale propre à cette ville, considérée comme la « Venise de l’Orient », s’est constituée. De nos jours, des groupes populaires (al shaddat) se produisent lors d’occasions spéciales. Ils s’assoient par terre ; au centre est le kâsûr (percussionniste principal qui joue d’un petit tambour, le dunbak), qui ornemente le rythme de temps à autre. Le chanteur (qâri’ maqâm) se met à côté de lui, accompagné du reste des percussionnistes appelés lawâzim. Derrière eux, les chanteurs (qâri’ maqâm) tapent des mains en mesure.
La plupart de ces groupes ont disparu du fait des changements politiques en Irak, des guerres récurrentes, et de la montée des courants extrémistes. Ils se font aujourd’hui de plus en plus rares.
Karim Al Issa, journaliste et vlogger
pour la promotion de l’art de la khashshâba
Soirées de divertissement Al-khashshâba
Bassora, Irak
(tournage en janvier 2019)
Rencontre musicale dans une ferme de la banlieue de Bassora, réunissant quelques-uns des derniers représentants de la khashshâba.
Réalisation : Fadi Yeni Turk
Coproduction Fondation AMAR/Mucem, 2020
Durée : 19’